•  

     

     

     

     

      

    L’amour voué à un animal,  une relation par trop inégale au regard de certains…

    Pourtant, il me semble, au contraire, qu´une telle attitude nous dispose à prêter attention à l´autre, à le servir le premier, à tenir compte de ses difficultés et à pratiquer un partage désintéressé... Un bonjour tous les matins, un salut pour les retours à la maison. Leurs émotions et leurs sentiments s´affichent sans la moindre duplicité. Chacun d’eux nous vouent un attachement jaloux. L´œil et l´oreille sans cesse aux aguets. D´humeur toujours égale (ce qui n´est pas notre cas), ignorant la rancune et le ressentiment, enseignant des vertus aussi fondamentales que la patience, la fidélité et l´espérance. Durant toutes ces années partagées, tous furent un modèle de patience, passant le plus clair de leurs temps à nous guetter. Qui d´entre nous est capable d´attendre avec une telle constance l´arrivée d´un être cher ? Qui dit patience dit fidélité. Celle des chiens et des chats ne nous renvoie-elle pas à notre propre difficulté à établir une relation fidèle ?

    Je pense souvent que si les relations entre humains réunissaient l´ensemble (ou une partie seulement) de ces qualités, les problèmes dans lesquels nous nous débattons seraient sans doute moins désespérants. L´affection et le dévouement d´une bête nous autorisent à espérer que les hommes cesseront enfin d´exploiter, de maltraiter et de torturer les animaux ; espérer que nous reconnaîtrons de mieux en mieux dans la riche diversité du monde animal un message de générosité et de paix.

    Par la brièveté même de sa vie, l´animal nous rappelle tous les jours notre condition mortelle et la fragilité – en même temps que le prix – de tout ce qui vit. Espiègle, joueur, infatigable, il dégonfle bien des baudruches et réussit à dérider les visages les plus sombres. Une mystérieuse complicité lie ainsi les animaux aux enfants. Tout au long de leur vie, et jusqu´aux portes de la mort, ils témoignent d´une simplicité, d´une dignité, voire d´une élégance que beaucoup d´entre nous pourraient leur envier.

    Avec les années, la sagesse, l’intériorité, la plénitude me sont venues. Ce n´est donc plus la tristesse de leur départ qui m´envahit. Le vide qu´ils laissent appelle la reconnaissance et l´émerveillement. Il stimule la ferme volonté d´œuvrer pour que fructifie les trésors de tendresse et de compassion dans le cœur de ces créatures, à commencer par les plus humbles.

      

    Pour Moïse, Praline, Mimine, Nénette, Eliott, Roméo, Winy, Juliette… compagnons de mes années passées.

     

     

     

     

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique